Prémonition

Auteur : Chris            Titre : Prémonition                  Série : Harry Potter

Déclaration : Je ne suis pas l’auteur, je n’ai aucun droit sur les personnages…

Couples : Sirius X Severus X Sirius // Ron X Harry // Lucius X Remus

Dédicace: Pour Mano que je remercie pour son soutien toujours constant. Aligatou.

Merci à tous mes lecteurs et lectrices, et à Asuka, ma 2ème béta, vous êtes des amours ^_____^

Spéciale dédicace aux fans du couple Sirius X Severus X Sirius (que j’espère très nombreux ^____^).

NDA : L’action se passe après les années d’école d’Harry et de ses compagnons.

Georges Walmes, Lucian Homerians, Galen Globilot, Gullah, Flink Nomers et Arthur Smith sont des personnages de ma création et par conséquent ils m’appartiennent.

 

18 - Survivances

 

Le matin, Severus s’était levé, concentré. Il avait fait le vide dans son esprit.

Mentalement, il se sentait prêt.

Il avait répété mille fois les attaques qu’il pourrait subir, celles qu’il pourrait effectuer.

Il ignorait tout de son adversaire.

Snape se voulait sûr de lui. Perdre sa confiance, c’était le début de la fin.

Il avait passé la veille à se préparer.

Physiquement, les marques de ses blessures, de la faim et des sévices subits continuaient de subsister en lui. Il avait tout fait pour les gommer.

Il avait mangé jusqu’à s’en faire éclater la panse, il avait même caché un peu de nourriture au cas où…

Il était devenu prudent et méfiant. Il savait que Lucians n’aurait aucune pitié pour lui. D’ailleurs, cette dernière ne l’intéressait pas. Jamais le maître des potions n’avait voulu de la charité des autres, il avait toujours préféré être craint. De plus, il cherchait à être libre, à retrouver ses quartiers, l’école, ses élèves...

Depuis quelques temps, il envisageait Pouldard comme un foyer, un havre de sécurité.

Tout était mieux que cet endroit, que cette prison, que la peur qui le tenaillait constamment.

 

Parfois, Snape sentait l’envie de vivre le quitter. Jamais, il n’avait pensé jusqu’alors à mourir malgré la vie terrible qu’il menait, malgré le dégoût qu’il inspirait.

Seule la pensée de ne pas trahir Lucius et d’aider l’ordre du Phénix le maintenaient en vie.

Quoique, récemment, les choses avaient changé.

Subtilement, de façon imperceptible, il y avait quelqu’un qui était entré dans sa vie pour la bouleverser. Sa présence avait tout changé.

Dans quelle mesure ? Jusqu’à quel point ?

Tout cela, le maître des potions l’ignorait.

Il ne savait qu’une chose : sans Sirius Black, il serait déjà mort.

Il se demandait si être en vie était une bonne chose… Surtout vu ce qu’il subissait…

L’avant-veille, il avait vu Albus qui lui avait promis de faire quelque chose pour lui.

Il avait vu dans les yeux du vieil homme une incompréhension, un rejet…

 

Severus ne comprenait plus.

N’était-ce pas Albus qui l’avait envoyé en mission ? Ne lui avait-il pas confié l’avenir de l’ordre du Phénix ?

Pourtant, Snape savait que tout cela était nécessaire, ce qu’il faisait, c’était pour que la paix revienne. Il cherchait aussi à clarifier son nom de cette façon.

Severus ne savait à quoi s’en tenir. L’attitude de Dumbledore le troublait et le perturbait.

Il avait toujours fait confiance au vieux magicien à la longue barbe blanche.

Mais là, il avait perdu ses repères.

Pouvait-il encore lui faire confiance ?

 

Allait-on le sauver ?? Sans baguette, faible comme il était, il n’avait aucun espoir de s’échapper seul sans aucune aide.

Rien n’était moins sûr.

Il raffermit sa prise sur sa baguette qu’il avait récupérée la veille.

Il entendit le pas des gardes dans le couloir.

Ainsi donc, le moment était venu.

L’heure de vérité, le moment de se battre, de prouver sa valeur.

De toute façon, il n’avait pas le choix, c’était vaincre ou mourir.

Le choix ne lui semblait plus cornélien.

 

Il avait bien réfléchi cette nuit, il préférait mourir au combat que lamentablement en étant torturé et affamé. Snape préférait la tombe plutôt que de subir à nouveau ce que les Mangemorts lui avaient fait. Il ignorait ce qui était arrivé à Voldemort mais ce dernier ressemblait plus à une potiche, à un pantin qu’à autre chose.

Alors que la porte s’ouvrait, sur le déplaisant personnage de Flink Nomers, Snape se leva et regarda droit devant lui comme si cette brute n’existait pas.

Un des gardes s’approcha du maître des potions qui lui lança un regard froid comme la glace. D’ailleurs, le lourdaud baroudeur recula d’un pas, impressionné par l’expression de puissance qu’il dégageait rien que par ce regard.

« Hey ben quoi ! » cracha Flink qui avait un bel œil au beurre noir. « Fais ce qu’on t’a dit et plus vite que ça ! »

Aucune pitié ni la moindre ouverture dans la voix impérieuse de ce Nomers. Un homme redoutable, c’était une brute qui alliait cruauté et ruse.

Le garde fit un mouvement de tête et sortit un sac qu’il allait mettre sur la tête du prisonnier quand ce dernier parla pour la première fois.

« Pourquoi faites-vous cela ? Pourquoi me mettre une capuche ? Vous cherchez à me tuer alors que j’ai à me battre ? » questionna t-il d’une voix tranquille et dangereusement mortelle.

« Tu ne dois pas savoir où nous allons te mener. » fut la réponse courte de Flink. « Pour l’instant, tu as l’assurance que nous ne te ferons rien de mal tant que tu n’auras pas livré le combat. »

« Et après ce fameux combat ? » demanda sereinement Snape.

« Nous t’enterrerons parce que tu mourras. » fit méchamment et sadiquement la brute.

« Ainsi donc, vous avez prévu de me tuer déloyalement. J’aurais dû m’en douter. » énonça paisiblement Severus. « N’avez-vous donc aucun courage ? Je ne mourrais pas seul et j’entraînerais beaucoup des vôtres dans la tombe… »

A ces paroles, Nomers se mit à rire comme si c’était la chose la plus grotesque qu’il n'avait jamais entendu. Pourtant, Snape n’avait pas jamais été du genre à faire des plaisanteries

Ces gens là ne semblaient pas sains d’esprit et la mort ne les effrayait pas.

Pourquoi ne le redoutaient-ils pas alors que les Mangemorts connaissaient ses capacités ?

« Le combat sera honnête. Ce sera un vrai duel de sorcier. Baguette contre baguette, sorts contre sorts. » révéla Flink. « Aucune tricherie, pas de poison. Rien de tout cela ! Mais la mort est votre seule issue. Ce soir nous enfouirons votre cadavre. »

« Et si jamais j’étais le vainqueur ? » rit doucement le professeur. « Un adversaire désespéré n’a rien à perdre et tout à donner. Imaginez que votre champion fasse une erreur, une toute petite faille dans sa garde. Je l’abattrai alors. Et il n’aura plus aucune chance. »

Flink le regarda, troublé. « Nos champions sont invincibles. » dit-il comme une litanie contre la peur. « Vous le verrez bien et vous en ferez les frais ! »

Severus Snape ne répondit qu’en riant.

A vrai dire, désormais son sort ne lui importait que peu !

Il avait longuement réfléchi après avoir communiqué la nuit dernière avec Sirius.

Au petit matin, alors qu’il savait l’aube s’éveiller au loin et les oiseaux chanter encore plus loin, il avait pris sa décision.

Ce serait sans doute son dernier acte, un geste de pure bravoure inutile.

Cependant, pour une fois, l’homme avait décidé de sortir de l’ombre, de son rôle d’espion.

Autant le faire avec grandeur et classe !

De toute façon, il n’était plus utile pour l’Ordre. Voldemort et les autres Mangemorts doutaient de lui. Il n’apprendrait donc plus rien d’intéressant de leur part.

Alors à quoi bon continuer de vivre ? Pour qui ? Pourquoi ? Dans quel but ?

Il ne voulait plus de cette vie sordide. Et quant il pensait aux Malefoy, il savait, intérieurement, même s’il refusait de l’admettre, qu’il était de trop désormais.

Lucius s’était trouvé un amant, un homme à protéger et à aimer.

Et homme, pour son plus grand malheur, ce n’était pas lui ! Comme il le regrettait !

Le destin devait avoir décidé qu’il ne serait pas heureux.

Il se laissa faire quand le garde lui mit une capuche afin de le priver de sa vue.

Ensuite, l’homme lui prit la main. Il suivit ces geôliers vers une destination inconnue.

Il essaya de suivre mentalement la direction qu’ils prenaient.

Cependant, les hommes devaient avoir prévu le coup. Ils n’arrêtaient pas de tourner, bifurquer, faire demi-tour. A un moment, on le fit s’asseoir sur une sorte de chaise et ils le transportèrent de cette façon pendant quelque temps.

Au final, le maître des potions perdit toute notion du temps, des distances.

Il ignorait où il se trouvait mais cela ne lui faisait pas peur.

 

En fait, ce qui l’intriguait plus que tout était la confiance que semblait avoir Flink, Georges, Lucians et les autres dans les capacités de leurs membres.

Et cela, il devait dire qu’il ignorait tout de leurs troupes.

Severus Snape avait pourtant longtemps collaboré avec les Mangemorts et il n’avait jamais eu connaissance de guerriers outre leurs membres.

Qui était ces nouveaux champions ?

Le maître des potions ignorait tout de leurs capacités.

Etait-ce Lucians ou George, cela semblait plus probable, qui les avait entraîné ?

Comment ? Dans quel but ? Qui étaient-ils ?

Il transmettrait au moins ces informations à Sirius, cela leur serait utile pour leurs futurs combats, même si lui serait mort, quand la bataille finale arriverait.

Au bout d’un temps indéterminé, il arriva.

Enfin, ses gardes le laissèrent dans une pièce fraîche. On lui enleva sa cagoule.

Il était entouré de gardes, à nouveau. Cela devenait une habitude !

Il en sourit intérieurement.

Il était dans une pièce assez grande, décorée sobrement. Il y avait une tenue propre non loin de là et un canapé ainsi qu’un siège confortable.

« Il faut enfiler ça ! » ordonna Flink en désignant la tenue bleue. « Votre adversaire aura une tenue identique mais d’une couleur différente. »

La brute ouvrit un placard et désigna un balai.

« Ce sera pour la bataille aérienne, c’est la première partie du match. » lui expliqua Nomers. « Je doute qu’il y ait une deuxième. Vous serez vite désarçonné. Ensuite, le combat aura lieu à terre, baguettes contre baguettes. »

« Je préférai me battre seulement à terre. » dit d’un ton calme Severus. « Je n’ai jamais été doué en balai ce qui créera un désavantage certain. »

« Peu m’importe ! » siffla l’homme sans pitié. « C’est un bon balai. C’est de votre faute si vous n’êtes pas bon ! Les règles comportent une partie sur balai. Vous devez vous y soumettre. Tel est le règlement et ce qui se passe. Vous avez accepté le duel, ainsi, il vous faut vos plier à ces règles établies. Le match sera d’autant plus court. »

Il eut un sourire encore plus large.

« Quel dommage ! » fit-il presque sincère. « J’aurais tant aimé voir votre adversaire se jouer de vous et vous faire trembler ! Je déteste votre assurance. »

Il lui tourna le dos et s’en alla laissant deux gardes avec le prisonnier.

 

« Le match devrait commencer dans une heure et demie. » déclara l’un des gardes. « Voulez-vous que nous vous apportions votre dernier repas ? C’est votre dernière heure. Il y a même des liqueurs, des vins fins et des cigares. »

Severus Snape les regarda, tout le monde semblait si sûr de sa défaite.

Cela en était presque vexant !!

« J’aimerais du vin ainsi qu’une feuille et un crayon avec un bon livre. » réclama t-il.

L’un des gardes sembla étonné mais il alla effectuer sa demande.

Il revint quelques instants avec ce qu’il avait demandé.

« Si je vous promets de ne pas m’enfuir, puis-je rester un instant seul ? » demanda le maître des potions.

« Nous ne pouvons pas faire cela mais nous pouvons vous tourner le dos. » expliqua l’un des gardes alors que l’autre approuvait silencieusement.

« Si vous ne pouvez pas faire plus, alors cela me convient. » déclara l’homme en se saisissant de la feuille pour commencer à écrire.

 

Albus,

Si vous recevez cette lettre, c’est que je ne suis plus de ce monde.

Je n’ai pas été aussi utile que je l’aurais souhaité.

Protégez Lucius et son fils.

Soyez plus indulgents envers les Serpentards et trouvez leur un maître de maisons qui saura les guider et leur apprendre.

Enfin, saluez mes connaissances, j’ai été ravi de les connaître et de collaborer avec eux. Dommage que nous n’ayons pas eu le temps de plus nous connaître et de voir notre jour arriver !

Pensez à m’enterrer sous une bibliothèque et à publier mes travaux.

Bien à vous.

Severus Snape, maître des potions à Pouldard.

 

Lentement, Snape se dirigea vers les gardes à qui il tendit la lettre qu’ils lurent. Puis, il la cacheta et la ferma dans une enveloppe.

« J’aimerais que vous fassiez parvenir ce courrier à Albus Dumbledore. » demanda l’homme à ses gardes. « Il s’agit juste de mon testament. C’est l’une des faveurs que je vous demande. »

Ayant lu et n’ayant rien trouvé de compromettant, le garde approuva d’un signe de tête et rangea la dite lettre dans ses vêtements.

L’homme se plongea ensuite dans un livre. Il avait encore un peu de temps devant lui et commença à se plonger dans un livre de potions.

Pendant un temps, il oublia tout. Alors qu’il lisait une explication sur les maux de tête dus à l’abus de magie noire et comment les combattre, il sentit une présence habituelle à ses côtés.

Sans se retourner, il continua sa lecture afin de ne pas éveiller l’attention de ses gardes.

 

« Es-tu prêt Severus ? » questionna la chaude voix de Sirius dont il sentait la force et la présence.

Ils communiquaient de façon télépathique et ils pouvaient parler sans être entendus.

« Le conseil de l’Ordre va bientôt commencer ? » demanda le maître des potions.

« Albus vient d’arriver. Ne t’inquiètes pas, je saurais aussi écouter et défendre ta cause. » affirma avec force le brun aux longs cheveux. « Je vais te transmettre ma force. Tiens-toi prêt ! »

« Es-tu certain de vouloir faire cela ? » redemanda pour la nième fois le brun aux yeux onyx. « J’ai peur que tu en pâtisses, que tu le regrettes… »

Même si Sirius n’était pas là physiquement, Snape aurait pu jurer que l’homme avait froncé les sourcils et posé les mains sur ses hanches. La colère de l’ancien prisonnier était perceptible et Severus sentit la main de l’homme se serrer sur son épaule.

« Snape ! » fit la voix de Black en colère.

Comme cela lui paraissait maintenant étrange que cet homme qui avait été sa Némésis utilise un tel ton et l’appelle par son nom de famille, presque comme si cela sonnait comme une insulte.

« C’est inutile de revenir sur cette discussion... » soupira Black. « Je sais ce qu’est être prisonnier. Tu as une chance et une formidable opportunité d’être moins maltraité. Je sais ce qu’ils te font. Crois-tu que je ne ferais pas tout pour t’aider. Qu’est-ce qui t’inquiètes ?? »

Severus soupira.

Ses gardes crurent qu’il avait peur de la mort et continuèrent à le laisser lire alors qu’ils mangeaient tranquillement.

L’homme fit semblant de se replonger dans son livre.

« Il y a une chose qui m’intrigue, Sirius. » finit par avouer Snape en tournant la page de son livre. « C’est la confiance qu’ils ont en leur champion comme s’il était invincible... »

« Sans doute veulent-ils te mettre la pression ! » expliqua négligemment l’homme. « Je serai avec toi. Si cela se trouve, tu n’auras pas besoin de ma force. »

Snape sentait bien que Sirius essayait de le détendre en dédramatisant la situation. Il lui en était reconnaissant. En plus, Black lui faisait confiance. Et cela lui importait plus que tout.

Pourquoi ne s’apercevait-il que maintenant à quel point son ancien ennemi comptait pour lui ?

« J’ai appris quelques petites informations ci et là. » révéla le maître des potions.

Sirius se tut lui laissant expliquer ce qu’il avait à dire.

« Le combat devrait bientôt commencer. » commença l’homme en noir. « Je porterai une combinaison bleue. D’après ce que j’ai compris, c’est Georges qui a recruté et formé ces hommes. J’ignore où est leur camp d’entraînements, de qui il s’agit, leur nombre… Je ne sais rien. Peut-être que cet affrontement m’en apprendra plus… »

« Connais-tu le nom de ton adversaire ? Son classement ?? Tu sais ce genre de choses qui nous permettrait de dire qu’effectivement, il a une bonne cote. »

« C’est le meilleur élève de leur promotion… » finit par avouer le maître des potions tirant de Sirius un sifflement admirateur.

« Ainsi donc, ils t’estiment grandement pour te faire affronter un tel adversaire ? » demanda le brun aux longs cheveux encore sous le coup de la surprise.

« A vrai dire, cela m’intrigue tout autant que toi. » divulgua le maître des potions en grinçant des dents et en croisant les bras.

Il se leva et alla saisir la tunique bleue qu’on lui avait préparé.

Il alla dans un coin et la lissa. Puis Severus s’assit sur l’un des canapés pour l’enfiler.

« Qu’est-ce que c’est ? » questionna Black intrigué.

« La tenue que je dois mettre. Mon adversaire en aura une autre. » expliqua le professeur. « Autre chose, la première partie du duel sera aérien. J’aurais sans doute besoin de tes capacités. »

« Je serais là. » le rassura l’homme. « C’est vrai que tu n’as jamais aimé voler… Ensuite ? »

« Ils pensent que je n’arriverais même pas à survivre au premier des trois rounds. » continua Snape qui avait enfin finit d’enfiler le haut. « C’est un combat à mort. Inutile de te dire qu’ils me voient déjà tous mort et enterré. »

« Ils aimeraient bien… » siffla Sirius. « Ne crains-tu pas de tuer ton adversaire ? Cela ne te fait-il pas peur ? N’as-tu pas d’appréhensions ? »

Severus se pencha pour délasser ses chaussures en marquant un silence.

« J’étais un Mangemort, ne l’oublie pas ! » finit par dire le futur combattant. « J’ai déjà tué et je serais de nouveau amené à le faire. Je n’aime pas cela. La seule chose qui me console, c’est qu’au moins, je vais éliminer un Mangemort. Ce sera toujours ça de pris pour l’Ordre ! »

Sirius serra l’épaule de Severus et son fantôme caressa les cheveux.

« S’il faut, je le tuerai à ta place et tu n’auras pas à te salir les mains. Cela ne fera qu’ajouter un meurtre à ma réputation déjà bien entamée ! » dit Black avec une ironie certaine.

Severus opina de la tête alors qu’il mettait son pantalon.

« Je ferai tout pour gagner… » finit par souffler Severus. « Il y a des choses que l’Ordre du Phénix doit savoir… Sinon je mourrais en essayant… »

« Je ne te laisserai pas être tué ! » lui cria Sirius d’un ton rageur. « Pas après tout ce que nous avons fait et vécu ensemble. De plus, tu me sembles oublier facilement quelque chose. »

« Ah ? » demanda l’homme surpris. « Quoi donc ? »

« Tu m’as promis de ne pas te laisser tuer hier. »

« Avoue plutôt que tu m’y as forcé ! » s’exclama Snape encore fâché.

« Je n’avais pas le choix et tu le sais… Tu ne me l’as pas laissé… » révéla Sirius. « Mon dernier argument te convaincra sans doute, et si tu mourais, est-ce que tu ne m’entraînerais pas avec toi ?? Et cela, tu ne le voudrais sans doute pas ? A moins que tu me haïsses encore ? »

« Tu sais bien que c’est impossible ! » finit par répondre Snape. « Ce que tu as fait pour moi. Nul ne l’a jamais fait auparavant. Sans toi, je serai mort et oublié de tous. »

« J’ai parfois l’impression que tu regrettes d’être en vie… » finit par dire Sirius d’un ton accablé et plein de remords. Il ajouta avec une voix voilée par la peine et une pointe de douleur. « Je suis désolé. Je n’ai pas pris en compte tes sentiments. D’un autre côté, je ne peux pas te laisser mourir. Ce n’est pas dans le caractère du Snape que je connais ! »

« Ah bon ! » fit d’un ton mordant le professeur. « Et que sais-tu donc de moi ? »

Sirius posa une nouvelle fois la main sur l’épaule de Snape.

Que n’aurait-il pas donné pour se matérialiser et consoler cet homme qui semblait avoir perdu toute raison de vivre et n’être plus que l’ombre de lui-même ?

Snape sentit la peine de Sirius et en fut bouleversé.

 

« Pourquoi tiens-tu donc tant à moi ? » questionna le professeur perdu. « Nous avons été si longtemps ennemis. Je suis plus habitué à la haine et au mépris qu’à la compassion. Personne n’a jamais tenu à moi ni tenu compte de ce que je ressentais… »

Severus était perdu. La peine et la chaleur de Black, il sentait une douce chaleur couler en lui, le réconforter. Il avait l’impression d’être important, que quelqu’un tenait à lui…

« Tu te trompes Severus ! » répondit immédiatement son ex Némésis. « Tu importes à l’Ordre, à tous ses membres. Tu verras, je ne serais sans doute pas le seul à défendre ta cause. Albus te considère comme un excellent professeur. Et je suis sûr que la plupart des Serpentards sont secrètement ravis que tu sois leur maître de maison même si jamais ils ne l’avoueront. Enfin, je connais nombre de personnes qui te respectent et t’admirent… »

Severus ferma les yeux étrangement ému, sa gorge était serrée.

« Promets-moi de tout faire pour lutter, tu veux ? » questionna le brun aux yeux clairs. « Je ne voudrais pas assister à ta mort… »

Sirius avait une voix étranglée et tremblante d’une émotion mal contenue.

Severus en fut d’autant plus touché.

« A une condition… » demande l’homme.

« Tout ce que tu veux… » répondit sans l’ombre d’une hésitation et immédiatement son ancien ennemi.

Snape eut presque un sourire en entendant cette affirmation.

« Tu devrais te méfier… Je pourrais demander ta tête. » dit Severus en s’asseyant. « Ne t’en fais pas !  Je ne te demanderai rien de tel. Il y a juste une assurance dont j’ai besoin… »

La voix du maître des potions tremblait alors qu’il prononçait ces mots.

« Je refuse de subir une nouvelle fois la faim, la torture et l’emprisonnement… » commença le professeur. « Je sais que tu me comprends pour avoir été à Azkaban. Si jamais, je survivais, si mes anciens compagnons me faisaient encore souffrir… Promets-moi… »

« Je ne serai pas capable de te tuer même si tu me le demandes ! » protesta Le prisonnier. « Tu ne voudrais quand même pas que je fasse ça ? »

La stupeur marquait nettement la voix de l’animagus.

« Je l’avais pourtant envisagé.. » souffla Severus doucement.

« Je te l’interdis !! » cria Sirius.

« Parce que tu n’as jamais envisagé cette solution quand tu étais à Azkaban peut-être ? » s’exclama l’homme en colère. « J’y suis aussi allé, pour un cours séjour et je sais ce que c’est. Comment as-tu pu survivre là-bas une vingtaine d’années ? »

Avant que Sirius n’ait pu répondre, les gardes arrivèrent près de leur prisonnier.

« C’est l’heure. » dirent-ils. « Aimeriez-vous une dernière chose ? »

« Oui, un verre de scotch… » répondit le maître des potions.

« Nous trouverons une autre solution, Severus… » déclara Black sûr de lui. « Je te le promets ! Je ferai tout pour te sauver, je te le jure. Est-ce que tu me crois ? »

« Oui… Je te crois Sirius… » dit-il en prenant son verre d’alcool.

« Alors, j’active le sort… » fit l’animagus alors qu’il posait ses mains sur les épaules du professeur.

Snape continua à boire son verre comme si de rien n’était.

Black prononça une formule tout bas.

Il sentit une force nouvelle couler en lui et le revigorer. La chaleur et la maîtrise de Black s’insuffler en lui. Ainsi, il pourrait affronter n’importe quel adversaire.

Prêt, il s’avança dans le couloir.

 

Les gardes le menèrent alors à l’air libre. Il arriva dans un grand amphithéâtre romain aux pierres vétustes. Il y avait des Mangemorts encapuchonnés dans de longs vêtements noirs.

Voldemort se tenait au centre d’une tribune avec des lourdes tentures.

A ses côtés, il y avait Georges et Lucians, devenus officiellement ses bras droits depuis peu.

Même Arthur Smith, son compagnon d’infortune, était là. Il semblait apeuré et lui adressa un faible sourire d’encouragement auquel il ne répondit que par un très léger hochement de tête.

Inutile d’attirer l’attention sur lui ou sur Arthur pour les faire plus souffrir.

Même si l’endroit à l’air libre n’était pas rempli, Severus estimait facilement le nombre de visiteurs à minimum plus de cent personnes.

Tant de personnes !! C’était incroyable !!

Tout ce monde pour lui, pour ce match !

Snape se demanda ce que cela signifiait et d’où leur venait une telle confiance.

A moins qu’ils ne le prennent tous pour un minable !

A vrai dire, il avait envisagé cette solution non sans grincer des dents.

Cependant, si les Mangemorts le considéraient comme faible, jamais, ils ne lui auraient proposé de se racheter en se battant en combat à mort avec l’un des leurs, encore moins leur champion.

Tout cela était fort étrange et Snape se demandait ce que manigançait Georges.

Sirius avait espionné cet homme qu’il avait qualifié de dangereux voire même d’instable.

Severus ne l’avait jamais vu à l’œuvre et ignorait tout de cet homme charismatique.

Il avait appris seulement qu’il était à l’origine du recrutement des nouveaux Mangemorts et qu’il était chargé de leur entraînement. Il fallait qu’il soit puissant.

 

Soudain, il entendit un grand fracas. De petites silhouettes s’avancèrent et se placèrent dans les gradins dans une discipline magnifique. Severus les regardait se demandant qui ils étaient.

Une petite centaine de silhouette se coula sur les sièges libres par groupes. Il y avait une dizaine d’hommes avec eux qui s’assirent à leurs côtés. Les silhouettes relevèrent leurs capuchons et Severus découvrit qu’il s’agissait d’enfants du même âge – entre une dizaine et une quinzaine d’années - que ces élèves.

Qu’est-ce que cela signifiait ?

Ils commencèrent à taper des pieds et les Mangemorts applaudirent aussi.

Severus Snape observa le couloir par lequel il était entré et aperçut une forme rouge, son adversaire.

La stupeur se lut sur son visage quand il comprit que son ennemi, celui qu’il devait tuer pour avoir la vie sauve, n’avait pas plus d’une quinzaine d’années !

« Par Merlin ! » cria Severus aussi horrifié que Sirius. « Mais ce n’est qu’un enfant ! »

Dans l’amphithéâtre, les autres apprentis Mangemorts continuaient d’applaudir.

 

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Flash Back – Début -

La veille, Severus s’était assoupi dans sa prison.

Il y avait un mieux relatif car on lui avait fournit non seulement un matelas confortable et bien rembourré mais aussi un oreiller, des draps propres et des couvertures.

Sa cellule avait été nettoyée, désinfectée. Elle ne sentait plus une odeur rance. Arthur avait même apporté des fleurs. Le maître des potions savait que ce changement était dû au fait qu’il acceptait de se battre à mort contre leur champion.

Toutes ces attentions ne lui déplaisaient pas. Un peu de confort ne serait pas du luxe dans sa position !! Et il avait bien l’intention d’en profiter même si c’était le dernier jour qui lui restait à vivre !

Il avait passé la journée à se laver, à se dégourdir sous la haute surveillance d’une dizaine de gardes. Ensuite, Snape était allé dans la bibliothèque, l’un de ses endroits favoris depuis toujours ! Pour lire jusqu’à plus soif et réviser quelques sorts de défense et d’attaque.

Il ignorait s’il était capable de tuer quelqu’un en combattant, cela ne lui était jamais arrivé même s’il avait déjà tué.

L’empoisonnement, les potions, c’était ça sa manière d’agir ! Sa spécialité !

Il n’aurait qu’à imaginer que c’était Lucians ou Flink qu’il affrontait !

Ces deux là, il se ferait une joie de les tuer !!

 

Le soir venu, après une dernière sortie où il avait murmuré une prière aux étoiles – jamais ces dernières ne lui avaient semblées si belles !! – il s’était couché.

Au bout de quelques instants, il fut transporté dans ce monde parallèle où il discutait souvent avec Sirius. Ce dernier n’était pas là. Le maître des potions observa la vallée magnifiquement verte de cet endroit.

Pour une fois, une brise légère et sentant la lavande soufflait.

Il n’y avait pas de bruits aux alentours comme si tout était désertique. Aussi loin que portait sa vue, Severus ne voyait que des vallées vertes désertiques.

Pas d’habitations, pas de traces de vies humaines. Il y avait une forêt qui se dessinait au loin avec de grands arbres magnifiques, peut-être des chênes.

Snape sentit plus qu’il ne vit son compagnon arriver.

Sirius avait même amené du chocolat. La délicatesse de cet homme ne cessait de le surprendre !

Il en prit un morceau qu’il partagea.

« J’ai apporté de quoi faire la potion pour te transférer ma force, mon savoir, mes sorts et mes pouvoirs… » expliqua Sirius en déballant ce qu’il avait mis dans son sac à dos.

« Es-tu sûr que cela n’est pas dangereux ? » interrogea Snape quelque peu inquiet.

Lors des dernières nuits, depuis qu’il savait qu’il allait devoir combattre le champion des Mangemorts, Sirius n’avait eu qu’une idée en tête : aider à tout prix Severus à gagner.

Or, pour cela il n’existait pas trente six solutions !!

Il ne pouvait pas l’entraîner dans ce monde parallèle : tout d’abord ils n’avaient pas le temps et d’ailleurs aucun résultat ne serait garanti !

Ensuite, Severus allait mieux. Cependant, il était loin d’être au mieux de sa forme.

Les séances de tortures, la faim, l’angoisse, la prison, la peur… Tout cela l’avait considérablement affaibli.

Son moral avait été durement atteint, et il lui faudrait plus que quelques jours pour se remettre. Sirius refusait de laisser mourir cet homme avec qui il avait tant partagé et qu’il admirait maintenant.

Seul petit ‘problème’, Severus aurait préféré mourir plutôt que de lui avouer.

Snape souffrait en silence dans une dignité que lui enviait l’animagus.

Il ne se plaignait pas et continuait d’ouvrir les oreilles afin de guetter la moindre information utile pour l’Ordre.

Cette dévotion forçait le respect de l’homme qui avait passé tant d’années à Azkaban.

D’une certaine manière, lui, il avait fuit la prison et ses tourmenteurs en se transformant en chien. Severus n’avait pas cette possibilité.

Black partageait ce que subissait le professeur. Il savait donc ce qui se passait mais il ignorait si la mort de ce dernier ne le tuerait pas.

Aucun des deux hommes ne comprenait la nature de leur lien. Chacun savait qu’il était fort. Snape avait même avoué à Black que sans lui, il serait déjà mort.

Ce combat plaisait à Sirius, enfin, ils auraient un moyen d’agir !!

Et il espérait convaincre l’Ordre du Phénix d’agir pour libérer le professeur.

Mais pour cela il fallait gagner !

Ayant eu cette idée, Sirius l’avait aussitôt partagé avec Severus qui l’avait au début refusé !!

C’était sans tenir compte de l’obstination d’un Black !

Le maître des potions avait dû déclarer forfait, Sirius lui aurait cassé les pieds pendant une éternité sinon ! De toute façon, il n’en aurait fait qu’à sa tête !!

Black, héritier de la maison du même nom, s’était plongé dans des livres avec l’aide d’Hermione à qui il avait fait promettre le secret.

Très vite, ils avaient dû s’orienter vers les livres de magie noire. Ils avaient fini par trouver des sorts et des potions qui seraient utiles.

Toutes étaient dangereuses, Sirius risquait non seulement sa vie mais aussi son âme !

Cependant, l’homme n’avait pas peur et son désir de venir en aide à son ancien ennemi lui donnait plus de courage que de raison !

A force d’arguments, il avait su faire plier Severus qui s’était résigné.

Tous les deux avaient étudié les livres pour en choisir un que Severus jugeait moins dangereux pour Sirius.

Aucun n’ignorait que ce qu’ils faisaient était interdit par le ministère de la magie.

Néanmoins, c’était le cadet de leurs soucis !

Snape avait imploré à maintes reprises d’arrêter ce qu’ils faisaient mais Sirius ne l’avait pas écouté et avait continué dans cette direction.

Las, le maître des potions avait fini par baisser les bras, même s’il était reconnaissant à son ami de vouloir l’aider.

Au fond de lui-même, il n’ignorait pas que sans l’aide de Sirius, il ne tiendrait pas longtemps à cause de son récent emprisonnement.

 

Sirius prépara encore une fois la mixture, la dernière qu’il devait faire pour achever le sort. Nul ne savait où cela les entraînerait ni ce qu’il adviendrait d’eux !

Mais parfois, il fallait tenter le tout pour le tout !!

Sirius avait finit de préparer ce dont il avait besoin. Il commença à faire d’étranges signes grâce à un pinceau sur la peau du maître des potions. Ensuite, il passa le pinceau à Severus qui fit de même. Au bout de quelques instants, les deux hommes, qui s’étaient déshabillés pour cette opération, avaient le corps recouvert de symboles et de runes étranges.

Ensuite, Sirius tendit une potion à Severus qui en but la moitié, puis il finit ce qui restait.

Enfin, l’animagus sortit une dague et la montra au professeur.

La lame en argent semblait briller d’un éclat singulier, sans doute du à l’imagination et l’angoisse de ce qui se passait.

Sirius commença à entailler légèrement le poignet de Snape en essayant de ne pas le faire souffrir. Du sang s’en écoula. Snape prit alors la dague et répéta l’opération.

Les deux hommes collèrent leurs poignets l’un contre l’autre, mêlant le sang au sang.

 

Sirius commença alors à incanter d’une voix basse et grave.

« Infine Neola Aloa Inratum Era est… » commença t-il en chantant.

Sa voix se perdait dans le ciel. Le sang commença à prendre une teinte beaucoup plus claire voire rouge vive. Puis, ce fut au tour des dessins de s’illuminer tandis que Sirius continuait la formule apprise par cœur.

Tout en se concentrant, Severus reprit le chant et répondit aux questions du sort, acceptant par là la force de son ami.

Il sentait quelque chose passer en lui. Cela n’était pas menaçant, ô contraire !!

Une douce chaleur l’envahit et il sentit encore plus la présence de l’ancien prisonnier. Il avait l’impression que rien en se concentrant, il pourrait lui aussi devenir un chien ou bien se transformer.

Ce serait Mac Gonagall qui serait surprise !

Lui, il avait toujours été mauvais pour se changer ou transformer quelque chose, domaine dans lequel excellait Sirius.

Le rituel continuait, le sang séchait tout doucement autour des poignets des deux hommes. Puis, lentement, la luminosité disparut et tout redevint normal.

Les deux hommes se regardèrent détachant lentement leurs poignets.

Sirius s’écroula sur le sol sous le regard effrayé de son compagnon.

« Je t’avais dit de ne pas trop en faire imbécile ! » gronda Severus inquiet.

Le maître des potions se pencha sur Black qui l’attira à terre.

« Je vais bien… » haleta t-il en ramenant une mèche derrière son oreille.

Parfois, le maître des potions se demandait comment Sirius pouvait penser à sa beauté dans de pareilles circonstances, ce qui lui tira un sourire.

Il mit ses bras autour du cou de l’animagus cherchant sa chaleur et sans doute du réconfort. Personne n’avait agi avec autant de compassion pour lui dans le seul but de l’aider, sans rien demander en échange.

Sirius lui tapota gentiment le dos puis caressa les cheveux et le dos de l’homme.

« N’aie pas peur Severus, je sais que tu vaincras. » affirma Black. « J’ai confiance en toi. Et je ne t’abandonnerai pas. Je parlerai pour toi au conseil. Demain, les choses changeront en bien pour toi. Ca, je te le promets… »

Les deux hommes avaient fini par s’endormir paisiblement dans ce paysage.

 

Flash Back – Fin -

 

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A suivre

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